Au-delà des clichés cartes postales et des circuits traditionnels, Montmartre demeure l’un des quartiers de Paris qui possède le plus de charme. Et ses habitants ne s’y trompent pas. Tous veulent conserver son âme à la fois populaire et bohème. Lieux mythiques, insolites, historiques ou artistiques : on y trouve de tout. A condition d’être curieux…
Sommaire
Un peu d’histoire
Le nom de Montmartre apparait la première fois lorsque Saint Denis se fait décapiter en haut de la Butte. L’endroit prend aussitôt le nom de : Mont des Martyrs, ou « Mons Martyrum »…
Créé sous la Révolution, ce petit village paysan et ouvrier trône en haut d’une colline recouverte de vignes, de moulins à vent et de vergers. Au moment des grands travaux d’Haussmann, beaucoup de familles modestes « émigrent » vers la Butte attirées par les loyers moins onéreux.
Notons que juste après la guerre de 1870, les Montmartrois sont à l’origine la Commune de Paris. Lorsque Thiers veut s’emparer de force des 170 canons de la Butte.
La bohème
De la fin du XIXe jusqu’à la Grande Guerre, l’ambiance villageoise de la Butte attire des artistes menant la vie de bohème. Dont beaucoup vont devenir célèbres.
La plupart se donnent rendez-vous au Lapin Agile, cabaret mythique encore en activité. Braque, Modigliani, Apollinaire, Max Jacob, ou Marcel Proust s’y croisent joyeusement, avant de descendre juste après la guerre du côté de Montparnasse.
Figures du quartier
Si vous voulez en savoir davantage sur l’histoire du quartier, renseignez vous auprès de Marielle-Frédérique Turpaud, truculente maire de la Commune Libre de Montmartre. Une association qui défend depuis 1920 le patrimoine montmartrois sous la forme d’un « contre-pouvoir loufoque et culturel ».
Autre piste : les photographes du collectif de la Chambre Noire, spécialistes du 18e et du noir et blanc.
Sur de « fabuleuses » traces
« Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » de Jeunet a transformé deux endroits apparament annodins en de véritables lieux de pélerinages : l’épicerie Chez Ali (56 rue des Trois Frères), dont le patron – Ali Mdoughy – est désormais la star du quartier. Et le Café des 2 Moulins (15 rue Lepic) et ses fameuses toilettes – au fond à droite – qui nous rappelle une scène particulièrement « turbulente »…
Ouvrez les yeux !
Pour souffler un peu, rien de tel qu’une pause sur les marches du Sacré Cœur – un des plus beaux panoramas de Paris -, avant de redescendre les escaliers à pieds, par le funiculaire ou avec le montartrobus (toutes les 12 minutes de 7h50 à 20h15).
Si vous avez encore un peu d’énergie, direction la Halle Saint Pierre (et ses expos temporaires), le Musée de l’Erotisme et le Centre d’animation des Abbesses (10, passage des Abbesses). Ce dernier propose de nombreuses activités et abrite les studios de la télévision de quartier : Télé Montmartre.
Montmartre sera toujours Montmartre…
Aujourd’hui, la Butte conserve toujours précieusement ses petits trésors, que l’on découvre au détour d’étroites rues sinueuses, en haut d’escaliers interminables, ou derrière des façades recouvertes de lierre.
Mais également une vraie vie de village entrenue par ses habitants. Car le côté « parigot » et l’ambiance bohème persiste malgré le flux des touristes en goguette et les flambées immobilières. La preuve ? L’arrivée massive de showrooms, de stylistes hype, de restaurants et de bars qui poussent un peu partout.
Décidemment, la Butte n’a pas fini de nous étonner et reste toujours ce petit bout de province en plein coeur notre capitale.
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